Cela commence par une balade autour de l'atelier, ou ailleurs, par la sélection et la cueillette des végétaux qui vont être intégrés dans les prochains monotypes.
Puis une fois revenue à l'atelier, je me laisse guider par les couleurs, les formes, les parfums des plantes glanées, qui m'inspirent des compositions, des mélanges d'encre... J'emprunte au végétal même un vocabulaire de formes et de couleurs.
Et c'est ainsi que l'herbier imaginaire se remplit peu à peu de ces empreintes végétales, pour créer un jardin d'impressions .
Cette série récente a été inspirée à l'artiste par les vues depuis son atelier : les falaises plongeant sur la vallée du Lot qui apparaissent et s'estompent au gré des brumes.
Du simple brin d'herbe au bambou, cette série est un hommage à l'humilité de ces végétaux qui sont souvent déconsidérés, mais qui savent comme peu d'autres capter le moindre souffle d'air et inscrire dans le creux du ciel de lentes et belles calligraphies.
Il ne reste alors alors qu'à capter avec le pinceau ce souffle, cette danse qui s'inscrit dans l'air et la déposer sur le papier.
Mireille REQUISTON a depuis toujours été fascinée par les sites industriels, ces architectures déterminées par l'usage auquel elles sont destinées, sans souci d'intégration ni d'urbanisme, à côté desquels on passe souvent sans y prendre garde. Et pourtant, si l'on s'y arrête et que l'on prend le temps de s'y intéresser, ils nous racontent la vie de tous ceux qui y ont oeuvré, ils concentrent des vies entières de savoir-faire et de labeur. De ses pérégrinations sur les bords de la Marne ou de la Seine, ou bien dans les sites miniers , Mireille REQUISTON a rapporté des instantanés de ces lieux qu'elle a retranscrit en atelier dans une série de monotypes.
D'un voyage en compagnie d'amis botanistes au Maroc, et plus particulièrement dans la vallée du Dadès, Mireille REQUISTON est revenue éblouie par les citadelles bâties en terre, surgies au milieu d'un univers presque exclusivement minéral. De ce voyage est née cette série de monotypes colorés, souvenir de ces architectures se découpant sur les ciels marocains.
Le monotype fait partie des techniques de l'estampe. Cette technique présente la particularité de ne réaliser qu'un seul tirage (d'où l'appellation de mono-type), contrairement aux autres techniques de l'estampe (gravure sur bois, eau-forte, etc...) qui permettent d'obtenir de nombreux exemplaires de la même image.
Elle consiste à peindre sur une surface plane et non absorbante puis de transférer l'image peinte sur un papier. Le transfert peut s'effectuer à l'aide d'une presse ou bien avec un outil appelé baren (et de l'huile de coude !)
On peut procéder soit en encrant totalement la plaque et en révélant les lumières par grattage, essuyage, etc..., soit en peignant directement sur la plaque. Il y a souvent - et c'est ce qui fait l'intérêt de cette technique - une part d'incontrôlable dans le résultat final, ce qui ménage de petites surprises entre ce que l'on imagine ce que sera l'image lorsque l'on peint et le rendu su r le papier.